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River Phoenix : jeunesse éternelle



Une véritable perle du cinéma des années 1980-1990, l'américain River Phoenix file vers une carrière prometteuse grâce à un charisme et un talent de jeu dignes des plus grands. Ce bel avenir se trouve alors brisé, le 31 octobre 1993, lorsque celui-ci s'écroule sur le trottoir du Viper Room - club tenu à l'époque par Johnny Depp - et succombe à une overdose de plusieurs drogues, à seulement 23 ans. Ce n'est pourtant pas cette image que nous laissera l'acteur, mais plutôt des souvenirs de ses personnages, tous uniques. River Phoenix, est même considéré comme le James Dean moderne, par sa filmographie minime qui suffira à écrire la légende.



Révélation d'un talent - Stand by me (1986)

Ceci est le premier grand film pour le jeune acteur, qui a fait ses débuts à la télévision et au cinéma grâce au film Explorers (1985). Réalisé par Rob Reiner, adapté d'un roman de Stephen King, et le tube Stand by me, de Ben E. King comme bande son originale - ce film a toutes les cartes en main pour s'inscrire au patrimoine cinématographique. L'histoire est celle de quatre adolescents à la recherche d'un cadavre ; un périple, plein de péripéties, qui va les faire grandir vers l'âge adulte. L'amitié et la prise de conscience qui règne dans ce long métrage, nous font revivre (ou découvrir) les années 1980, dans une atmosphère nostalgique. Le casting est au rendez-vous, Will Heaton tient le rôle principal. L'acteur Corey Feldman, que l'on connaît déjà grâce au teen movie Les Goonies, incarne un ado complètement déjanté qui se croit au débarquement de Normandie. Jerry O'Connell, qui est depuis, complètement métamorphosé, joue le rôle du grand gourmand attachant. River Phoenix, dans le personnage du chef pacifiste et plus mature, n'a que le second rôle mais se fait pourtant remarquer grâce au charisme unique, d'un jeune ado énigmatique.

Un film touchant, qui remonte en nous un sentiment de mélancolie et nous fait passer du rire aux larmes.



Passage à l'âge adulte - A bout de course (1988)

River Phoenix, passe au niveau supérieur en améliorant son jeu d'acteur - tout en restant dans un genre dramatique. Running on empty raconte l'histoire d'une famille forcée de cacher leur véritable identité en raison de problèmes judiciaires. En effet, les parents ont organisé un attentat pour militer contre la guerre du Vietnam. Le geste devait être inoffensif mais il a malheureusement blessé un homme. Pour échapper à la prison, ils sont contraints de s'enfuir avec leurs deux enfants et voyager en nomade de villes en villes. Mais leur fils aîné, Danny Pope (River Phoenix), veut voler de ses propres ailes sans être obligé de se cacher... A l'aide d'une réalisation de Sydney Lumet, River nous livre un rôle à la fois expressif et réservé qui attire notre attention jusqu'au générique final. Accompagné de Martha Plimpton, les deux jeunes acteurs exposent une relation fusionnelle qui apporte du punch au long métrage. Donnant une véritable leçon de vie, Running on empty offre également l'occasion d'admirer de nouveau, le talent de River Phoenix à l'écran. C'est d'ailleurs grâce à ce film mélodique, que le jeune acteur sera nominé aux oscars pour le meilleur second rôle en 1989.




Au côté des grands - Indiana Jones : la dernière croisade (1989)

L'acteur fait un grand pas en avant lorsque celui-ci est convié à l'avant-dernier opus de la saga Indiana Jones de Steven Spielberg. Ce grand nom du cinéma prête un rôle unique à River Phoenix : celui d'incarner le personnage d'Indiana Jones à l'adolescence. Une tâche pourtant pas facile à accomplir lorsque l'on doit représenter Harrison Ford. Cependant, notre Han Solo ne s'est pas questionné une seconde sur le talent de River (ils sont déjà apparus ensemble à l'écran pour le film The Mosquito Coast en 1986) et a personnellement conseillé le jeune acteur à Spielberg. Dans ce film, River Phoenix arbore un nouveau jeu auquel il ne s'était encore jamais consacré. Sorti de ses rôles plutôt dramatiques, le jeune homme se transforme en véritable aventurier qui cherche à sauver de précieuses reliques comme le fait si bien Indy. Le jeune acteur ne reste pas longtemps à l'écran puisque celui-ci ne joue que la première scène du film. Un passage qui deviendra pourtant, mémorable. Steven Spielberg nous livre une séquence magistrale du jeune Jones, pendant plus de 8 minutes, riche en rebondissements et très mouvementée. Le but est d'expliquer aux spectateurs la raison pour laquelle Indiana Jones a une cicatrice au menton (celui-ci se blesse avec un lasso) et déteste les serpents . Le réalisateur réussit parfaitement son coup et lance River à la rencontre du grand public hollywoodien.




Au sommet de son art - My own private idaho (1991)

Le talentueux jeune homme se retrouve ensuite, à l'affiche d'un long métrage du merveilleux Gus Van Sant (Elephant, Harvey Milk), pour démarrer les années 90 en beauté. Le réalisateur choisit un casting de rêve en créant un duo magistral : River Phoenix aux côtés de Keanu Reeves (Matrix), un acteur qui vient d'éclore au cinéma par son rôle dans Point Break, sorti la même année.

Gus Van Sant, réalisateur hors pair, nous offre de nouvelles (bonnes) surprises à chaque réalisation. Prostitués pour survivre, Mike (River Phoenix) et Scott (Keanu Reeves) mènent une vie étrange. D'un côté Mike est narcoleptique (il s'endort à chaque montée de stress), se drogue et est obsédé par l'idée de retrouver sa mère qui l'aurait sûrement abandonné. De l'autre côté Scott, fils du maire de la ville, sert de protecteur à son ami et guette le moment inattendu pour changer de vie.

Fidèle à ses réalisations atypiques, l'esthétique du film est digne d'un grand Gus Van Sant. Mais il faut bien se l'avouer, le film n'aurait pas eu le même impact sans River Phoenix. Le jeune talent propose un rôle touchant où le spectateur se trouve ému et partage un sentiment de pitié auprès du personnage. Il nous présente, de plus, l'étendue de son talent lors de la scène culte du feu de camp. Celui-ci fait une déclaration d'amour à Scott et le scénario de cette séquence a été écrite par River lui même. Certains morceaux du discours sont restés inoubliables : "I mean for me, I could love someone even if I, you know, wasn't paid for it. I love you, and you don't pay me." - "Je veux dire pour moi, je pourrais aimer quelqu'un même si, enfin tu vois, je n'étais pas payé pour ça. Je t'aime, et tu ne me paies pas". Le jeune acteur crève l'écran, allant jusqu'à cacher Keanu Reeves, et se voit félicité par de nombreux critiques.



River Phoenix, par sa courte participation cinématographique, a su graver son nom au panthéon du 7ème art grâce à son talent incontesté. Une pépite qui restera "forever young" comme tant d'autres partis bien trop tôt. Cette aisance à l'écran est un gène de famille puisque son frère cadet, Joaquin Phoenix (Gladiator) a repris le flambeau pour notre plus grand bonheur.

 

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